Gerald et Sara Murphy

Ils achètent une villa juste sous le phare d’Antibes, la villa « America » en 1923. Là, viennent Picasso, Stravinsky, Dos Passos, Hemingway, Dorothy Parker…

Ils viennent à Paris en 1921, s’installent d’abord à l’Hôtel Beau Site, puis prennent un appartement 2, rue de Greuze près de l’Etoile.

Leçon de peinture avec Natalia Goncharova, dont l’atelier était situé rue de Jacob. Première exposition de Gerald Murphy au Salon des Indépendants en 1923. Amitié avec Léger. Ils fréquentent la société artistique de Paris (Etienne de Beaumont et ses « Soirées de Paris »).

La première des Noces de Stravinsky au printemps 1923. Marcelle Meyer, une des pianistes des Noces était une amie des Murphy. Ils assistent aux répétitions et y amènent leurs amis dont Dos Passos. Balanchine vient de Moscou pour assister à la première.

Les Murphy décident « d’organiser « une réception pour tous ceux concernés avec le travail des Noces, ainsi que nos amis qui assistèrent à sa genèse. Nous voulions trouver un endroit à la hauteur de l’événement. Nous avons pensé au Cirque Medrano mais ce n’était pas assez moderne, et le directeur nous répondit par : « Le Cirque Medrano n’est pas encore une colonie américaine ! ». Ensuite nous avons pensé à un restaurant sur une péniche qui était établie en face de la Chambre des Députés. La direction était enthousiaste et nous a beaucoup aidés. »

La fête a lieu le 17 juin, le dimanche après la première. Elle commençait à 7 heures et la première personne qui arriva était Stravinsky. Il se précipita dans la salle à manger pour examiner et même réarranger la distribution des places. II fut satisfait de sa place, à la droite de la princesse de Polignac qui avait commandé les Noces.

Picasso, Milhaud, Diaghilev, Gontcharova, Larionov, Tzara, Cendrars, Scofield Thayer, l’éditeur deThe Dial. Après les cocktails servis sur le pont la péniche, tout le monde, sauf Cocteau qui avait une peur terrible du mal de mer, et décide d’attendre que le dernier bateau excursion de la Seine soit passé – tout le monde descendit dans la salle manger. Le dîner au champagne qui suivit fut mémorable. Les Murphy, n’ayant pu obtenir des fleurs fraîches un dimanche, avaient acheté des sacs de jouets et les avaient arrangés en petites pyramides le long de la table. Picasso était émerveillé. Il en prit plusieurs et en fit un « accident » fantastique, une vache perchée sur l’échelle d’un pompier.

Le dîner dura des heures, avec des intervalles musicaux. Ansermet et Marcelle Meyer se mirent au piano et les danseuses dansèrent. Cocteau arriva enfin. Il avait trouvé la cabine du capitaine et avait endossé son uniforme, il portait une lanterne à la main et passant sa tête par le hublot, annonça gravement : « On coule. » A un moment, Murphy remarque avec étonnement qu’Ansermet et Kochno, le secrétaire de Diaghilev, avaient réussi à descendre l’énorme couronne de lauriers qui portait l’inscription « Les Noces – Hommages », qui avait été suspendue au plafond et ils la tenaient et Stravinsky, qui prit son élan de l’autre côté de la pièce, sauta au travers. Personne ne devint ivre, personne ne partit avant l’aube et personne n’oublia jamais cette fête.